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Un Repas Gratuit Est Supérieur À Tout ! Urgesat ! Urgçnep !

 
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Sylvain



 
 
 

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20.4.03
 
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Stéphane Courtois : « Du passé faisons table rase ! »
Ed. Robert Laffont (2002.

« Le livre noir du communisme » est un gros volume publié en 1997. Une demi-douzaine d’historiens tentaient sous la direction de Stéphane Courtois de faire le bilan du communisme sous l’angle de la violence qu’il a exercé partout où il a pu : le sous-titre du livre était d’ailleurs « Crimes, terreur, répression ».
L’accueil a été pour le moins mouvementé. En France, relativement peu de voix se sont élevées pour souligner le sérieux du travail de ces historiens et la qualité de leurs recherches. En revanche, la plupart des journalistes et intellectuels de gauche se sont acharnés sur les conclusions de Stéphane Courtois qui devant l’omniprésence du crime dans le communisme tentait de comprendre le pourquoi de toute cette violence. Il a été insulté et traîné dans la boue comme personne depuis les grandes heures du stalinisme triomphant.

Depuis, le temps a passé et le « Livre noir » a été publié dans 25 pays. Bien souvent, la traduction a été complétée par un chapitre qui fait le point sur les crimes communistes dans le pays en question.

Le livre publié en octobre 2002 sous le titre

« Du passé faisons table rase ! Histoire et mémoire du communisme en Europe »,

toujours sous la direction de Stéphane Courtois et toujours aux éditions Robert Laffont est organisé autour de la traduction en français de ces « suppléments » qui représentent un peu plus de la moitié du livre. On a ainsi de nouveaux chapitres de l’histoire des crimes communistes consacrés à l’Estonie, à la Bulgarie, à la Roumanie et à l’ex-Allemagne de l’Est. S’ajoutent encore un chapitre sur le communisme italien et un chapitre consacré aux communistes grecs.

La deuxième moitié de l’ouvrage est constituée d’une part par une longue introduction de Stéphane Courtois qui fait le point sur la question et qui répond à certains de ses détracteurs et, d’autre part, par des chapitres plus généraux qui examinent l’usage de la violence par les communistes.

Si vous vous intéressez à l’histoire du communisme - et qui pourrait y être indifférent ? - ce livre est passionnant et tout aussi terrifiant d’ailleurs que le « Livre noir ». Nous savons tous que les communistes ont commis des crimes atroces mais là, on se rend compte que la réalité était encore bien pire que ce que nous croyions.

L’amnésie à l’égard des crimes du communisme et la complaisance envers cette idéologie que l’on rencontre encore trop souvent sont vraiment inacceptables.

Sylvain

Références complémentaires :
- « Un pavé dans l’histoire : le débat français sur "Le Livre noir du communisme" » de Pierre Rigoulot et Ilios Yannakakis (Laffont, 1998) ;
- « "Le Livre noir du communisme" en débat : les critiques, les auteurs, mémoire et jugement », revue « Communisme » n°59-60 (éd. L’Age d’Homme, 2000).

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Colin Turnbull : « Les Iks : Survivre par la cruauté : Nord Ouganda »
Edition originale : « The Mountain People » (1972).
Editions françaises : Stock (1973) et Plon, col. "Terre humaine" (1987).
Réédition : Pocket n°3024.
Traduction : Claude Elsen.

Les Iks (environ 2 000 personnes) sont un peuple de chasseurs vivant dans le nord de l’Ouganda. Après l’indépendance du pays au début des années soixante, le gouvernement ougandais a créé un parc naturel protégé sur une grande partie du territoire traditionnel de chasse des Iks et les a désarmé. Les Iks étaient censés se convertir à l’agriculture pour survivre. Le problème est que les territoires qui leur ont été proposés étaient très arides et impossible à cultiver. Les Iks sont donc resté sur leur territoire ancestral et ont commencé à souffrir de la faim.
Cette famine a durée des années et a eu des conséquences sociales incroyables : la société iks s’est désagrégée et chaque individu s’est isolé des autres. Rien n’y a résisté, ni la famille, ni la religion traditionnelle. Tout les moyens sont devenus bons pour survivre à n’importe quel prix.
Les parents ne sont pas solidaires entre eux et ne s’occupent de leurs enfants que jusqu’à l’âge de trois ans, après quoi, ils doivent se débrouiller seuls. Les vieillards sont abandonnés et on n’hésite pas à littéralement leur retirer la nourriture de la bouche.

Colin Turnbull, déjà un ethnologue chevronné à l’époque, s’est retrouvé un peu par hasard en mission chez les Iks et a passé un an avec eux en 1965-1966. Ce livre est son témoignage sur ce qu’il a vu et a vécu. Les situations historiques comparables sont les conditions de vie dans les camps de concentration nazis (notamment à Auschwitz) et la grande famine en Ukraine des années 1932-1933.

Je regrette que l’auteur qui tombe parfois dans un discours un peu moralisateur, n’insiste pas plus sur la responsabilité écrasante des « hommes de l’Etat » ougandais qui ont préféré protéger des animaux au détriment d’êtres humains.

Le livre est complété par le texte d’une pièce de théâtre inspirée du livre et mis en scène par Peter Brook. On trouve également une postface de Jean Malaurie, le directeur de la collection, intéressante mais trop politiquement correcte (Ah, la « loi de la jungle du marché » !) et un témoignage de Joseph Towles, un jeune ethnologue noir américain qui a accompagné Colin Turnbull. Un mot sur ce dernier texte, écrit bien après les faits en 1987 : Towles est tellement obnubilé par sa joie de fouler la terre de ses ancêtres qu’il n’a presque rien vu de l’inhumanité que décrit Turnbull. Un décalage impressionnant !

Un livre à lire pour voir de quoi l’être humain est capable dans certaines conditions extrêmes.

Sylvain

Extrait :
« Il ne faut donc pas s’étonner si la mère rejette son enfant lorsqu’il a trois ans. Elle l’a nourri au sein, de mauvais gré, et s’est occupée de lui pendant trois longues années ; désormais, il n’a qu’à se débrouiller. Avant qu’il ne sache marcher, elle le porte sur son dos, attaché par une lanière de cuir. Lorsqu’elle s’arrête quelque part, à un trou d’eau ou dans son champ, elle détache cette lanière et laisse littéralement le bébé tomber par terre, en riant s’il se fait mal, comme je l’ai vu faire plus d’une fois à Bila ou à Matsui ; puis elle vaque à ses occupations sans plus s’occuper de lui, souhaitant presque qu’un prédateur l’en débarrassera.
Un tel abandon s’est produit alors que j’étais à Pirré, et la mère en fut ravie ; elle était débarrassée de son enfant ; elle n’aurait plus à le porter et à le nourrir, et en outre cela signifiait qu’il y avait dans les parages un léopard qui serait plus facile à tuer lorsqu’il dormirait après avoir mangé l’enfant. Les hommes se mirent en route, trouvèrent effectivement le léopard endormi (il avait mangé l’enfant, sauf une partie du crâne), le tuèrent, le firent cuire et le mangèrent, enfant compris. »
Pocket, page 109

A propos d’un autre ethnologue très célèbre :
« Le même professeur Leach est aussi plutôt caustique à l’égard de l’expérience sur le terrain du professeur Lévi-Strauss. Je cite : « Dans tous ses voyages au Brésil, Lévi-Strauss n’a jamais pu rester au même endroit plus de quelques semaines... Il n’a jamais voulu parler couramment avec un seul de ses informateurs indigènes dans sa langue maternelle. »
Denis Cannan in « Les Iks », Pocket, page 312.


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Patrick Declerck : « Les naufragés »
éd. Plon (2001), col. Terre Humaine
rééd. Pocket n°11846 (2003)

Depuis que je m’intéresse au libéralisme, j’ai toujours trouvé importantes et intéressantes les analyses et les réponses apportées à la « question sociale ». Autrement dit, que deviendraient dans une société libre, les plus pauvres et les plus démunis d’entre nous ? Et d’abord, y aurait-il des miséreux et des clochards dans un tel monde ?

Ma conviction est que plus une société est libre, libérale ou libertarienne, meilleur sera le sort des plus pauvres. On doit pouvoir le démontrer mais ce n’est pas mon propos ici.
(Je pense que le taux de chômage dans un pays, par exemple, est inversement corrélé au degré de liberté.)

Le livre que je voudrais présenter est à la fois un témoignage et une enquête sur le sort des clochards aujourd’hui à Paris. L’auteur est à la fois psychanalyste et ethnologue. Il a lui-même vécu un certain temps dans la rue et a ouvert la première « consultation d’écoute » destinée aux SDF en 1986.

Le nombre d’abord : environ 15 000, rien qu’à Paris, à vivre en permanence dans la rue.
Les conditions de vie sont atroces, la violence, l’alcoolisme sont omniprésents. Les maladies sont courantes, mal soignées et invalidantes, les « addictions » aux médicaments et aux drogues très courantes.
Le récit de l’auteur est impressionnant. A aucun moment, il ne tombe dans le misérabilisme. Non, la misère n’ennoblit pas l’homme, au contraire, elle l’avilit. Des extraits de témoignages écrits par des clochards sont aussi insérés dans le livre.
Patrick Declerck est aussi très critique sur les pratiques institutionnelles visant à « réinsérer » des gens qui ne l’ont probablement jamais été.

Dans une deuxième partie du livre, l’auteur tente de comprendre comment on peut en arriver là. A entendre les clochards eux-mêmes, leurs parents étaient très souvent désunis, leur femme les a quitté et l’alcool a achevé le travail. Patrick Declerck pense que l’alcoolisme est souvent premier et que la souffrance doit remonter loin dans le passé de ces individus, peut-être même, dit-il, à la vie intra-utérine.
C’est là que le livre m’a paru insatisfaisant. Je ne pense pas que les concepts psychanalytiques utilisés par l’auteur expliquent grand chose et je trouve qu’il prend trop à la lettre les affirmations des clochards, alors qu’il dit lui-même que ces derniers finissent par élaborer une sorte de discours passe-partout que les travailleurs sociaux et autres psychologues qui les côtoient s’attendent à entendre.
Il faudrait faire une sorte d’enquête de police pour tenter de reconstituer le parcourt des SDF afin de tenter de comprendre ce qui leur est réellement arrivé.
On pourra également être gêné par une présence, certes discrète mais quand-même, de l’imagerie marxiste concernant la « responsabilité » de la société. J’imagine l’auteur incapable de dépasser les clichés trotskistes de sa jeunesse, mais ça, c’est surtout une question de culture...

Par-delà ces réserves, voilà un livre passionnant sur les plus pauvres des plus pauvres.

P.S. : pour continuer la réflexion, voici un lien vers un texte de Pascal Salin sur le problème du salaire minimum obligatoire et l’exclusion que ce mécanisme crée :
"Le SMIC, machine à exclure"

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Guy Sorman : "Les enfants de Rifaa : musulmans et modernes"
Ed. Fayard (2003)
(compte-rendu rédigé en février 2003)

Ce livre est le résultat d'une enquête d'un an de l'auteur dans un certain nombre de pays musulmans.
Guy Sorman est bien connu pour ses idées libérales. Son premier livre, déjà une enquête, s'est appelé "La révolution conservatrice américaine".

Dans ce nouveau livre, il nous fait voyager au Maroc, en Turquie, en Egypte, en Indonésie, au Koweit, etc. Le titre est une référence à Rifaa el-Tahtawi, un théologien égyptien qui voyagea à Paris au 19e siècle et qui, de retour dans son pays tenta de concilier sa foi musulmane et le savoir occidental. "Les enfants de Rifaa" sont donc des musulmans qui tentent d'acclimater certaines valeurs et certaines méthodes inventées en Occident en terre d'islam.

Guy Sorman est un observateur passionné par son sujet, subtil dans ses observations et très nuancé dans ses jugements. Il évite soigneusement tout manichéisme et ne perd jamais de vue ses idées politiques et morales libérales.

Tout, dans ce livre est passionnant mais je retiendrai plus particulièrement :

1 : l'appel aux Occidentaux pour qu'ils révisent leur politique étrangère qui se borne trop souvent à soutenir des tyrans sous prétexte de juguler l'islamisme (démarche similaire à celle d'Alain Madelin sur le même sujet) ;

2 : il soutient la pression américaine sur l'Irak visant à rendre inoffensif cette dictature (Guy Sorman rappelle que le "baasisme", l'idéologie officielle du régime, est inspiré du fascisme des années trente) ;

3 : le récit de son voyage en Arabie Saoudite qui nous montre une réalité beaucoup plus nuancée que l'image que nous en avons en Europe : le régime saoudien n'est certes pas une démocratie mais il est beaucoup moins violent avec son propre peuple que la dictature militaire égyptienne par exemple ;

4 : l'appel à dépasser les images d'Epinal sur l'islam et sur les Arabes et à soutenir les musulmans libéraux dont, trop souvent, nous ne savons même pas qu'ils existent !

La partie du livre qui appellera le plus la controverse est peut-être le chapitre consacré à Israël : Guy Sorman est Juif mais anti-sioniste. Il ne porte pas Israël dans son coeur et pense que cet Etat est condamné à disparaître.
On pourra également ne pas être aussi enthousiaste que lui en ce qui concerne l'"affirmative action" à l'américaine...

Un dernier chapitre est consacré au "problème arabe" de la France actuelle : là aussi, il est nuancé mais direct dans ses opinions et on se demande comment on a pu ne pas voir ce qu'il nous dit ! Guy Sorman pense qu’il n’y a pas de problème avec l’islam en tant que tel en France mais un problème plutôt « ethnique »avec les Kabyles et les Arabes immigrés en France.
Il incrimine surtout la politique du logement social qui induit la constitution de véritable ghettos (il fait remarquer que les immigrés qui s’en sortent sont d’abord ceux qui ont quitté les cités) et l’école qui est incapable de choisir entre l’intégration dans le sens traditionnel du terme et un véritable multi-culturalisme. L’école en crise, est donc, dit-il, tombée dans le « rien ».

Un dernier mot sur le style : lumineux !


 

 
   
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