********************
Guy Milière : "L'Amérique monde : les derniers jours de l'empire américain"
Ed. François-Xavier de Guibert (2000)
Préface de Pascal Salin.
Au milieu du flot de boue et de haine qui submerge les médias et l'édition française dés qu'il est question des Etats-Unis, je voudrais rappeler l'existence de cet essai qui tranche radicalement par son sérieux et son honnêteté.
Guy Millière connait bien les Etats-Unis et son récit est fascinant. Il examine à travers ses lectures et ses rencontres la réalité américaine selon un point-de-vue libéral.
Il consacre ainsi des chapitres à l'économie, la finance, l'éducation, la santé, la religion, etc.
Il n'esquive pas, au contraire, les sujets qui, ici en France, servent à démontrer que les Américains sont vraiment mauvais comme la pauvreté, le racisme et la culture. Et il arrive à prouver, me semble-t-il, que ce qu'on entend couramment est faux ou déformé. Les Etats-Unis ne sont pas le paradis sur terre, bien sûr, mais ils sont ce qui s'en rapproche le plus, un signe indubitable (parmi d'autres) étant l'immigration qui est toujours à un haut niveau aux USA.
En passant, Guy Mollière nous explique combien Ronald Reagan a été un grand président et nous éclaire sur le fonctionnement de la justice américaine, un autre domaine systématiquement mal-compris chez nous.
Les livres "objectifs" ou "favorables" à l'Amérique étant rarissimes en France, la lecture de ce bouquin m'a vraiment fait très plaisir.
Sylvain
PS : une curiosité quand même : le sous-titre !... car à lire ce livre, l'"empire américain" a encore de beaux jours devant lui !
*************************
Ronald Reagan : « Ecrits personnels »
Editions du Rocher (2003).
Préface d’Alain Griotteray.
Traduction : Guy Millière.
Après avoir été gouverneur de la Californie de 1967 à 1975, Ronald Reagan fut président des Etats-Unis de 1981 à 1988. Guy Millière présente et traduit avec ce livre un recueil de textes écrits par Reagan lui-même.
La plupart de ces textes sont des chroniques lues à la radio dans les années 75 à 79, mais il y a quelques textes plus récents comme l’adieu de Reagan qui date de 1994 (après qu’on lui ait diagnostiqué une maladie d’Alzheimer) et d’autres remontant à son enfance.
Reagan a écrit un peu sur tous les sujets et les textes présents ici sont classés en plusieurs parties : la philosophie de Reagan, politique étrangère, économie et politique intérieure, autres écrits.
En politique étrangère, Reagan recommande la plus grande fermeté face au péril et à la subversion communiste. Il faut se rappeler que dans les années 70, nombreux étaient ceux qui pensaient que l’Union soviétique et ses satellites avaient fait la preuve de la supériorité du socialisme. La lucidité de Reagan et la justesse de son diagnostic sont frappants : pour lui, le communisme est une aberration dont les jours sont comptés. Ce n’est pas l’URSS qui est puissante, ce sont surtout les Américains et leurs alliés qui se sont affaiblis.
En économie, on retrouve la même lucidité. Dénonciation de la « planche à billet », de l’interventionnisme croissant des politiques dans tous les aspects de la vie quotidienne, de l’emballement dans la production de lois et de règlements en tous genre que personne ne maîtrisent plus, du « politiquement correct » dans l’éducation, etc. Il critique même la politique des subventions publiques aux agriculteurs !
Ces critiques sembleront classiques, et parfois insuffisantes, aux libéraux que nous sommes mais Reagan est devenu président par la suite et a donc pu appliquer, au moins en partie ses idées. Les Américains n’y ont trouvé que des avantages (baisse incroyable du chômage, diminution de la pauvreté, expansion économique, innovations technologiques, etc.). Cet essor économique, ainsi que la relance consciente de la course aux armements, sera l'une des causes de la fin du communisme en URSS.
Ce qui est extraordinaire, c’est que nous, en France, en sommes toujours au même point. La plupart des critiques reaganiennes des années 70 sont toujours valables dans la France actuelle. Pas étonnant si la France bat des records de chômage et de pauvreté et si les libertés sont toujours plus menacées !
Donc, pas d’erreur, la vision de Reagan est bien « libérale classique » et non libertarienne. L’Etat doit se recentrer sur ses missions de protection intérieure et extérieure et laisser les gens, « nous, le peuple », comme disent les Américains, vivre leur vie.
Un livre important pour ceux qui s’intéressent à l’histoire des idées, à l’histoire des Etats-Unis et aux remèdes concrets à apporter aux maux qui rongent l’Europe.
Sylvain
P.S. : une critique quand-même sur cette édition : il n’y a ni sommaire, ni index, ce qui rend la consultation après lecture difficile et un peu hasardeuse.