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24.7.05
 
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A propos du "Monde diplomatique".
Pour Morca qui m'a inspiré ce post...

Tout le monde probablement connaît et a déjà lu un mensuel un peu particulier qu'on trouve chez tous les marchands de journaux et qui s'appelle le "Monde diplomatique". Référence politique pour beaucoup de militants de gauche et d'extrême gauche, ce journal se caractérise notamment par un anti-américanisme fanatique et un "tiers-mondisme" exacerbé.
Comme beaucoup, j'ai lu pendant plusieurs années ce journal à un âge où les convictions que l'on adopte sont souvent celles de l'entourage au sens large, c'est-à-dire incluant le système éducatif dans lequel on est immergé.

Je voudrais expliquer ici pourquoi je ne lis plus le "Monde diplomatique " et pourquoi ce journal me semble pouvoir être résumé par deux mots : malhonnêteté intellectuelle. Malhonnêteté intellectuelle érigée en système fermé sur lui-même et tentant d'étouffer tout esprit critique.
Pour cela je ne vais pas faire une étude exhaustive de ce journal mais prendre quelques exemples d'articles qui m'ont beaucoup choqué à l'époque de leur publication.

Exemple n°1 : juin 1986 : le "Monde diplomatique " dénonce la culture populaire américaine.
Référence : " Dans l'Amérique de M. Reagan : La culture populaire flirte avec la bombe" par Konrad Ege, journaliste allemand résident aux États-Unis, in "le Monde diplomatique" de juin 1986, page 7.

En 1986, Ronald Reagan est président des États-Unis depuis 1980. Son élection puis sa réélection en 1984 ont plongé la gauche française (mais ce n'est sas doute pas la seule à être dans ce cas) quasiment dans l'hystérie et une campagne permanente de dénigrements et de diffamation rythme la vie des médias français. Tout y passe : Ronald Reagan est traité comme un débile mental (alors que la lecture de ses « Écrits personnels » publiés aux éditions du Rocher en 2003 prouve qu'il n'en est rien), son anticommunisme viscéral est assimilée à une sorte de fascisme, les réformes économiques qui sont mises en oeuvre sous sa présidence sont grossièrement caricaturées et en plus, il paraît que sa femme consulte un astrologue (Ah ça ! ce n'est pas en France qu'un président de la république aurait des relations suivies avec une astrologue...) ! Il n'y a pas besoin de chercher beaucoup pour constater que l'image dominante de Reagan aujourd'hui en France n'a pas beaucoup changé depuis cette époque.
Beaucoup vont aussi reprocher à Reagan sa politique étrangère. Sa volonté de contenir le régime soviétique et ses alliés par une relance de la course aux armements sera vue comme la volonté de préparer la troisième guerre mondiale. Il est sûr aujourd'hui que cette politique de réarmement a été un des facteurs qui ont provoqué la chute du communisme en Europe à la fin des années 80, ce que les nostalgiques de l'ère soviétique ne lui pardonneront jamais...
Comme tout est bon quand il s'agit de discréditer les États-Unis, Konrad Ege explique dans l'article cité en référence que la culture populaire américaine elle-même est contaminée par le "reaganisme". Il cite dans son papier toute une série de phénomènes qui d'après lui prouve que beaucoup d'Américains s'habituent à l'idée de l'apocalypse nucléaire et donc d'une certaine façon la préparent activement.
Dans cette liste assez hétéroclite, K. Ege cite la bande dessinée "Judge Dredd", le jeu vidéo "Missile Commande" et des séries de romans dont l'action se passe dans un univers post-cataclysmique comme "Ashes" ou "Survivalist". Toute une partie de l'article est consacrée aux chrétiens intégristes censés attendre avec impatience la fin du monde car pour eux, Dieu apparaîtra dans une explosion atomique...
K. Ege nomme également le film "Terminator" (avec Arnold Schwarzenegger dans le rôle principal) et reproche à James Cameron, son réalisateur de s'adresser aux douze-dix-huit ans. Que les héros humains du film luttent pour la liberté et pour changer l'histoire n'intéresse pas notre journaliste. Pourtant quel message intéressant à faire passer à des jeunes que de leur faire comprendre que l'avenir n'est pas écrit et que rien n'est inéluctable ("Fight the Future !" disaient les créateurs de la série "X-Files") !
Ce qui m'avait cependant le plus choqué à l'époque de la parution de ce journal était la présence dans l'article des films "Mad Max" et surtout l'insistance de K. Ege à citer les albums "1999" et "Purple Rain" du musicien Prince.
Certes l'action des trois "Mad Max" se passe dans un univers post-cataclysmique mais il faut quand même pas mal d'imagination pour y voir une exaltation de l'idée de guerre atomique...
Quant à Prince, les albums mentionnés font parti de ses meilleurs et ils reflètent assez bien leur époque avec ses doutes, l'inquiétude de certains à l'approche de l'an 2000 et la volonté de faire la fête pour échapper à un quotidien jugé trop terne (thème récurrent des musiques populaires, Ronald Reagan ou pas). Le film de Prince "Purple Rain" prolonge l'album du même nom. Ce n'est sans doute pas un chef d'œuvre cinématographique mais la bande-son reste d'un grand intérêt musical.


Exemple n°2 : mai 1996 : les Rosenberg avaient torts mais ils avaient raison quand même !
Référence : "Retour sur un procès de la guerre froide : Les Rosenberg devaient-ils mourir ?" par Schofield Coryell, journaliste américain, in "le Monde diplomatique" de mai 1996, page 29.

En 1950, deux citoyens américains juifs sont accusés par le FBI d’espionnage au profit de l’URSS : les époux Rosenberg auraient transmis aux Soviétiques des informations concernant les recherches sur la bombe atomique qui étaient alors menées à Los Alamos au Nouveau-Mexique. Protestant de leur innocence, les époux Rosenberg seront jugés en 1951, condamnés à mort et finalement exécutés en 1953. L'affaire sera utilisée par les communistes du monde entier dans leur propagande anti-américaine et des manifestations auront lieu un peu partout pour réclamer la libération des Rosenberg "innocents" et "victimes" de l'État américain et de son antisémitisme.
Là où l'affaire rebondit, c'est que des documents aussi bien russes qu'américains publiés dans les années 70 et surtout 90 vont prouver de façon irréfutable que les Rosenberg étaient coupables et que leur travail d'espion a aidé les Soviétiques à mettre au point leur propre bombe atomique...
Comment vont donc réagir les millions de gens qui ont marché ou pétitionné pour les Rosenberg car convaincus de leur innocence ? L'article du "Monde diplomatique" cité ici est tout à fait représentatif. Pour résumer, S. Coryell explique que les documents américains rendus publics sont peut-être des faux fabriqués par la CIA ou la NSA, que ce qu'ils révèlent était déjà connu des journalistes spécialisés, que le procès était truqué et les Rosenberg condamnés d'avance, que les renseignements qu'ils ont fournis aux Soviétiques ne leur ont en fait rien appris, que les Rosenberg étaient innocents puisque c'est la thèse d'une pièce de théâtre de Tony Kusher et que le "grand public" semble toujours croire à l'innocence des Rosenberg (le contraire serait bien malheureux après plusieurs décennies de désinformation communiste !). Enfin, de toute façon l'exécution des Rosenberg reste un "crime impardonnable".
Donc beaucoup de confusions et de contradictions dans cet article qui soutient notamment et à quelques lignes de distance que les Rosenberg étaient innocents puis reconnaît qu'ils étaient coupables mais que leurs actes n'ont pas eût tant d'importance que ça... Quant aux documents rendus publics par les autorités américaines, il est évidemment plus facile de dire que ce sont peut-être des faux...
Que faire devant une telle confusion intellectuelle ?
A moins que la clef ne soit ailleurs et que S. Coryell ne considère qu'en fait espionner pour le compte de l'URSS n'était pas un crime mais un acte héroïque ? Cela expliquerait son désir farouche de poursuivre coûte que coûte la désinformation et le bourrage de crâne de ses lecteurs...



Exemple n°3 : décembre 1997 : les communistes ont assassiné des millions de personnes dans les pays où ils ont pris le pouvoir ? Ce n'est pas si grave que ça...
Référence : plusieurs articles sur deux pages mais surtout "Loin de l'histoire, une opération à grand spectacle : Communisme, les falsifications d'un "livre noir"" par Gilles Perrault, in "le Monde diplomatique" de décembre 1997, pages 22 et 23.

L'un des évènements marquants de l'édition française à la fin de l'année 1997 a été la publication aux éditions Robert Laffont du "Livre noir du communisme". Ce gros volume de plus de 800 pages a été publié sous la direction de Stéphane Courtois et plusieurs auteurs y examinent dans divers chapitres la dimension violente et criminelle du communisme réel. Les plus gros chapitres sont consacrés à la Russie (chapitre rédigé par Nicolas Werth) et à la Chine (par Jean-Louis Margolin) mais l'Europe centrale, la Corée du Nord, le Vietnam, le Cambodge, le Laos et certains pays d'Amérique du Sud (Cuba, Nicaragua et Pérou) ou d'Afrique (Éthiopie, Angola, etc.) sont également étudiés.
Cette publication va déclencher une bataille médiatique mémorable et un véritable tir de barrage va tenter de discréditer ce livre et ses auteurs. S'il est un peu difficile d'attaquer le "Livre noir..." sur le terrain des faits - la plupart des auteurs sont historiens et tous maîtrisent leur sujet - deux angles d'attaque seront utilisés par les nostalgiques du communisme : parler d'autre chose d'une part ; multiplier les attaques ad hominem d'autre part.
La principale cible des attaques personnelles sera Stéphane Courtois qui a rédigé l'introduction et la conclusion du "Livre noir...". Dans ces deux textes, prenant acte de ce qu'est le communisme, il arrive à la conclusion inévitable que les crimes du communisme en sont une partie essentielle et qu'ils ne sont ni la déviation ni la trahison d'un projet au départ généreux. Ces conclusions feront de leur auteur une cible médiatique contre laquelle tout est permis. On l'accusera de faire le lit de l'extrême droite et de participer à la résurgence de l'anti-sémitisme ; on verra même le chanteur Jean Ferrat presque en larmes sur les plateaux de télévision...
Dans les articles du "Monde diplomatique" cités en référence, c'est plutôt le "parlons d'autre chose" qui est utilisé. C'est la stratégie utilisée par l'écrivain Gilles Perrault qui commence par s'attarder longuement sur les crimes commis par des Français en Afrique au moment de la colonisation pour expliquer que le parti communiste français ayant été le seul à s'y opposer, il ne doit pas être si mauvais que ça... Après c'est un bric-à-brac intellectuel assez curieux :
- Gilles Perrault excuse la déportation des Allemands de la Volga par Staline en 1941 et en 1942 (plus d'un million deux cents mille déportés tout de même ; encore aujourd'hui, on ignore le nombre sans doute très faible de survivants, voir le "Livre noir..." page 241 et suivantes) ;
- il explique qu'un koulak assassiné par les communistes parce que koulak, c'est très différent d'un Juif assassiné par les nazis parce que Juif ;
- ensuite, nous apprenons que les Américains sont les premiers responsables de l'instauration des dictatures communistes à Cuba et au Nicaragua ;
- puis un argument classique : les communistes voulant le bonheur de l'humanité, leur idéal reste valable et admirable (le fait que ces idées aient conduit une centaine de millions de personnes à la mort n'est bien sûr qu'une malheureuse coïncidence) ;
- Gilles Perrault termine sur une liste classique chez les gauchistes des prétendus "crimes" du capitalisme : chômage, guerres tribales (sic), malnutrition, etc.
Je ne sais ce qui est le pire chez Gilles Perrault : son cynisme qui lui fait excuser des crimes abominables (pour lui, peut-être que finalement les victimes du communisme l'avaient bien cherché ?) ou son acharnement à défendre une idéologie qui toujours et partout a conduit au crime de masse et à la terreur. Là aussi, la solution est peut-être ailleurs. Gérard Bouladou a publié récemment un livre intitulé "L'affaire du pull-over rouge : Ranucci coupable!" dans lequel il revient sur une affaire célèbre dans laquelle Gilles Perrault a joué un rôle de premier plan. Sans entrer dans les détails ici, il semble que Gilles Perrault utilise son talent d'écrivain pour rédiger des romans que les naïfs prennent au pied de la lettre mais qui se caractérisent par le plus grand mépris pour les faits réels qui sont censés les avoir inspirés...
D'autres articles de Serge Halimi (surtout des attaques ad hominem), Michel Dreyfus (qui nous explique que Staline était le méchant et Lénine le gentil) et Maurice Lemoine (intéressant mais gâché par une digression sur le Chili qui n’a rien à voir avec le sujet sinon de laisser entendre que si on ne veut pas de la dictature communiste, c’est qu’on préfère les régimes « fascistes »... ) complètent cette calamiteuse double page.

Voilà donc quelques éléments qui font que je ne lis plus depuis longtemps le "Monde diplomatique". Je ne prétends pas bien sûr que tous les articles de ce mensuel sont du même tonneau, il doit bien y avoir de temps en temps (rarement sans doute !) un article intéressant et honnête...
De toute façon, le ton hystériquement anti-américain, la complaisance dont ce journal fait preuve à l'égard des dictateurs du sud (pour peu qu'ils fasse eux-aussi dans l'anti-américanisme primaire évidement) dont Hugo Chavez au Venezuela est le dernier bénéficiaire en date et la croyance que le capitalisme est l'ennemi du genre humain rende la lecture de ce journal pénible et même révoltante.
Il semble qu’il y ait peu de documents sur le net ou ailleurs qui soient critiques à l’égard du « Monde diplomatique ». J’espère que d’autres posts suivront celui-ci car le roi est nu !

Sylvain

Bibliographie complémentaire :
- « La trahison des Rosenberg » par Florin Aftalion, éditions Jean-Claude Lattès (2003) ;
- « Un pavé dans l’histoire : le débat français sur "Le Livre noir du communisme" » de Pierre Rigoulot et Ilios Yannakakis (Laffont, 1998) ;
- « "Le Livre noir du communisme" en débat : les critiques, les auteurs, mémoire et jugement », revue « Communisme » n°59-60 (éd. L’Age d’Homme, 2000).

Post-scriptum du 4 janvier 2006 : l'article de Gilles Perrault est disponible en ligne ICI.
(Merci à Pankkake !)

 

 
   
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